Svensk film het i Frankrike
Jan Troell, Tomas Alfredson, Ella Lemhagen Jens Jonsson och Ruben Östlund är svenska regissörer som minglar i Paris på den nystartade filmveckan Ciné Nordica.
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La Suéde à l’assaut des salles - Le Figaro
Pour le cinéma suédois, qui n’a pas connu de grand succès à l’étranger depuis Fanny & Alexandre d’Ingmar Bergman (1982), les prochaines semaines seront décisives. En mars 2009, des millions de fans sont attendus dans les salles pour découvrir Millenium, le thriller adapté du best-seller de Stieg Larsson.
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Films suédois et norvégiens au Panthéon - Le Pariscope
CineNordica présente des inédits, des reprises, des avants-premières, des courts métrages, les films de la jeune maison de production Plattform, un ciné-concert avec La Charrette fantôme de Victor Sjöström...
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Ciné Nordica - Les Cahiers du Cinéma
L’association Saga Nordica organise une semaine de cinéma suédois et norvégien avec un panorama de films, un hommage à la société de production de Göteborg Plattform, La Charrette fantôme de Victor Sjöström en ciné-concert.
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L’Après-Bergman - Première
Un an après la mort du maître, le cinéma suédois semble prêt à nouveau à faire parler de lui. Toutes les conditions sont réunies : de nouvelles structures de production sont en place, des talents émergent... Y a plus qu’à.
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En bref - A nous Paris
Du 12 au 18 nov. : festival de cinéma nordique CinéNordica au Cinéma du Panthéon (www.cinenordica.com)
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CinéNordica - Le Monde
Ce panorama des nouveaux cinémas suédois et norvégiens regroupe inédits et avant-premières. A noter Le Roi du ping-pong de Jens Jonsson, primé cette année à Sundance (l’histoire de deux garçons hostiles à la relation sentimentale de leur mère avec un routier), La Rébellion de Kautokeino de Nils Gaup (célèbre épisode de l’histoire de la Scandinavie, autour de la révolte d’une tribu élevant des rennes, en 1852).
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SPOT FRANCE INTER
Durée : 21 sec
Musique : EL PERRO DEL MAR (en concert MUSIK-BAR à Ciné Nordica, le jeudi 13 novembre)








Ciné Nordica a demandé à Helena Lindblad, critique de cinéma au Dagens Nyheter - un des plus grands quotidiens de Suède - et à Laurent Delmas, critique de cinéma à France Inter, d’écrire un texte pour notre catalogue sur le film qu’ils ont choisi : un film français pour Helena, et un film suédois pour Laurent. Puis nous leur avons demandé :
"Helena, pourquoi ce film n’aurait-il pas pu être un film suédois ?"
"Laurent, pourquoi ce film n’aurait-il pas pu être un film français ?"

Voici leurs réponses :


HELENA, POURQUOI CE FILM N’AURAIT-IL PAS PU ETRE UN FILM SUEDOIS ?

Les années 90 appartenaient aux jeunes réalisateurs français. Ceux qui - comme moi -adoraient les longs conflits relationnels et les discussions sans fin d’acteurs brillants en milieu urbain étaient comblés.
On pouvait voir le très riche Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle) d’Arnaud Desplechin (1996) dans les festivals suédois, mais le film n’a jamais été distribué dans les salles suédoises.
Fin août, début septembre, le drame relationnel à l’écoute de toute une génération, d’Olivier Assayas (1998), fut mieux loti. Tout comme dans le film d’Arnaud Desplechin, c’est Matthieu Amalric qui y joue le rôle principal.
J’ai adoré ce film.
Il était l’opposé de tout ce dont j’étais lassée dans le cinéma suédois de cette époque : le conflit éternel entre la ville et la campagne, le positionnement anti-intellectuel, les dialogues pauvres et approximatifs.
Fin août, début septembre était comme un rêve.
Un jeu d’ensemble très élégant, l’histoire bouleversante d’un cercle d’amis aux relations compliquées et de leurs réactions différentes face à la maladie et à la mort du personnage central du groupe.
A l’époque, j’avais écrit :
« Au centre du film, il y a Adrien Willer (François Cluzet), un écrivain suffisamment reconnu pour qu’on dresse son portrait dans les émissions culturelles télévisées, mais qui, après quelques romans « difficiles », souffre de ne pas avoir percé et de ne pas être lu par un plus grand nombre. Ses amis lui sont d’autant plus dévoués, surtout le critique littéraire, Gabriel (Mathieu Amalric), le traducteur autoproclamé du sens de l’œuvre de son ami, alors que la concurrence entre les deux hommes est féroce. Il y a également Jenny (Jeanne Balibar), une fille avec les deux pieds bien plantés (voire trop) dans le sol. Gabriel vient de quitter Jenny pour la très séduisante Anne, designer (Virginie Ledoyen).
Assayas pose un regard tout en retenue sur la maladie d’Adrien.
Au lieu de grands règlements de comptes à l’approche de la mort, il démonte l’histoire, presque négligemment, en petites séquences au cœur desquelles on retrouve les angoisses de boulot et les problèmes sentimentaux de Gabriel.
Il décrit l’angoisse typique d’un homme rattrapé par la trentaine : quand peut-on être sûr qu’une relation est faite pour durer ? Comment oser rompre quand l’amour n’est plus ? Que choisir : la sécurité d’un emploi ou la créativité qu’offre la liberté ?
Adrien garde obstinément tous ses symptômes secrets, ce qui corse l’histoire et la rend différente. La mort soudaine d’Adrien a un effet catalyseur sur toutes les personnes de son entourage. A quel moment est-on vraiment proche de quelqu’un ? »

C’est avec une certaine appréhension que, dix ans après, je sors le magnétoscope du placard et y introduis la cassette VHS. Est-ce mauvais signe que le film ne soit jamais sorti en DVD en Suède ?
Non. A mon grand soulagement, le film est aussi émouvant que dans mon souvenir.

La Suède ne manque pas de réalisateurs virtuoses tout autant avec les mots qu’avec les images : Roy Andersson, Jan Troell, Jens Jonsson… pour n’en citer que quelques exemples contemporains. Et il y a bien évidemment mille réponses à la question : « Pourquoi un film comme Fin août, début septembre n’aurait-il pas pu être réalisé en Suède dans les années 90 ? » ( Et 10 ans plus tard non plus, d’ailleurs). Des réponses qui traitent des différences culturelles et historiques. Il y a également une énorme différence de quantité. La production cinématographique annuelle en Suède équivaut à quelques semaines de production en France.

Mais le bonheur que procurent des films aux dialogues aussi riches que Fin août, début septembre demeure et demeurera intact.

Helena Lindblad
Journaliste et critique de cinéma à Dagens Nyheter


LAURENT, POURQUOI CE FILM N’AURAIT-IL PAS PU ETRE UN FILM FRANCAIS ?

Il nous faudra d’abord dépasser certains clichés et admettre une bonne fois pour toutes que, dans un film suédois, les meubles ne viennent pas forcément de chez Ikéa après avoir été péniblement montés sur la foi d’un mode d’emploi rédigé en langue des signes, les familles nombreuses ne se déplacent pas dans un break Volvo bleu foncé, l’animal domestique n’est pas un élan débonnaire, on ne mange pas à tous les repas des boulettes de viande avec de la confiture d’airelles, les hommes ne ressemblent pas à des vikings et les femmes ne sont pas des « Suédoises » comme on en voyait autrefois dans les films de Pascal Thomas…
Oublions donc ces affligeantes caricatures et mettons nos pas dans ceux de François Truffaut lequel, à propos de Claude Sautet, écrivait : « Claude Sautet est têtu, Claude Sautet est sauvage, Claude Sautet est sincère, Claude Sautet est puissant, Claude Sautet est français, français, français. » On aimerait pouvoir écrire ici avec le même talent : « Ingmar Bergman est suédois, suédois, suédois ». Et qui pourrait en douter sérieusement ? Il suffit pour s’en convaincre de voir ou revoir Sarabande son dernier film (et qu’il ait été écrit et réalisé pour la télévision et non pour le cinéma est un argument supplémentaire de cette « spécificité » suédoise : sur un petit écran, on peut faire de grandes choses, autrement dit depuis un petit pays, on peut parler au monde, CQFD). Bergman, selon la belle expression de Jean Cocteau, est dans cette œuvre comme dans le reste de sa filmographie, « un oiseau qui chante dans son arbre généalogique ».
Une ouverture, dix scènes, un épilogue, c’est la construction de Sarabande. Elle n’est en rien française : dix, c’est quoi ce chiffre ? Ici on aime le chiffre trois (thèse antithèse, synthèse), mais 10, ce n’est pas raisonnable et beaucoup trop complexe ! Et puis, Bergman filme frontalement, en plein cadre, des « événements » que la plupart des films français « ellipseraient », cette spécialité nationale. Il nous montre ainsi la mort ET la résurrection d’une jeune fille qui est entrée dans une eau sombre. Plus tard, il nous donne à voir un couple séparé qui se reforme, nu, dans un lit trop étroit et exprime tout de ce moment-là : son impossibilité, son ridicule, sa beauté, sa transgression, son absurdité et son évidence. Enfin, aucun film français ne ferait se dérouler une longue scène d’explication dans une église (ici un temple, en fait). Religion réformée oblige, on joue la transparence de la confession entre laïcs. Le misérable petit tas de secret se livre devant Dieu et devant les hommes. Les masques et les tabous tombent, les larmes aussi. En France, on se confesse de profil dans une voiture, peut-être sous la pluie, hors du monde ou bien de 3/4, dans les profonds fauteuils d’un salon à moitié éclairé. Dans « Sarabande », c’est l’inconfort des bancs en bois, face aux spectateurs. On ne joue plus. Si le cinéma de Bergman chahute à ce point nos esprits cinéphiles hexagonaux, c’est précisément qu’il ne triche pas : chez lui, la « règle du jeu » est tranchante comme la lame d’un couteau.

Laurent Delmas
Journaliste et critique de cinéma à France Inter

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