Carl Theodor Dreyer, réalisateur, scénariste et directeur de cinéma danois, né le 3 février 1889, a disparu le 20 mars 1968, à l’âge de 79 ans. Dreyer est le réalisateur le plus important du cinéma danois et l’un des réalisateurs les plus importants de l’histoire du cinéma mondial.
Né hors mariage, il fut adopté par un couple marié à l’âge de deux ans. Sa mère biologique mourut peu de temps après l’adoption. Ses portraits de femmes tourmentées ont souvent été interprétés par les chercheurs et les biographes comme un trait autobiographique.
Dreyer a commencé sa carrière en tant que journaliste et il écrivait en même temps des scénarios. Son premier scénario tourné pour le cinéma fut Bryggerens Datter (réalisé par Rasmus Ottesen en 1912). De 1913 à 1918, il travailla en tant que scénariste chez Nordisk Film où il put également réaliser son premier film Præsidenten (Le Président) en 1919. Dans les années 20, il habita et travailla à l’étranger, surtout en France, où il réalisa son film le plus connu, La passion de Jeanne d’Arc, en 1928. Son premier film sonore fut Vampyr en 1932 (une coproduction franco-danoise). Après Vampyr, 10 ans se s’écoulèrent avant que Dreyer ne travaille en tant que réalisateur de nouveau, pour le court métrage L’Aide aux ménagères.
L’année d’après, en 1943, il réalisa Vredens Dag (Jour de colère ou Dies Irae), un film qui, avec ses descriptions de la chasse aux sorcières au XVIIe siècle, peut être vu comme un commentaire du régime nazi de l’époque. En 1952, Dreyer devint le gérant du cinéma Dagmar à Copenhague.
Pendant les 25 dernières années de sa vie, Dreyer ne réalisa que deux films : Ordet (La Parole) en 1954 et Gertrud en 1964. La carrière de Dreyer fut aussi longue que ses œuvres furent rares : quatorze films en cinquante ans - rareté qui s’explique autant par la frilosité des producteurs que par le soin méticuleux qu’il apportait à la préparation de chacun de ses films, mûris de longues années avant leur tournage. Il demeure, pour la postérité, le cinéaste des visages féminins et des tourments de l’amour chrétien dans une société désenchantée, comme en témoignent, aux deux extrémités de son œuvre, La Passion de Jeanne d’Arc, achèvement des recherches du cinéma muet, et Gertrud, source d’inspiration pour tout le cinéma moderne.
Durant ses dernières années, Dreyer passa beaucoup de temps à faire de la recherche pour son projet de film, Jesus af Nazareth (Jésus de Nazareth), qu’il n’a jamais commencé à tourner.